L'histoire de la chanson française comporte un chapitre passionnant et souvent ignoré : celui des sociétés chantantes.
Il en existe depuis des siècles. La plus ancienne connue en France est le « Consistori del Gay Saber » ou en français : « Consistoire du Gai Savoir » créée à Toulouse en 1323. La plus ancienne société chantante parisienne connue est le « Concert des Enfants de Bacchus » dont la présence est attestée à Paris en 1630.
Les sociétés chantantes peuvent connaître une existence très longue et riche comme la « Société du Caveau » qui apparaît en 1729 et disparaît en 1939. Elle a compté dans ses rangs des vaudevillistes fameux comme Marc-Antoine-Madeleine Désaugiers et Antoine-Pierre-Augustin de Piis.
Certains historiens s'accordent pour dire que la « Société du Caveau » était une « goguette » qui n'osait pas avouer en être une.
Les « goguettes » sont des sociétés chantantes très fameuses et le plus souvent oubliées aujourd'hui.
Il ne faut pas confondre une goguette avec une chorale. Le but d'une goguette est de se distraire, être heureux ensemble et aussi chanter. La chorale de son côté a un chef de chœur, des ambitions, un programme, répète exercices et répertoire, donne des concerts.
Les goguettes ont formées un mouvement festif de masse en province et à Paris. C'étaient des milliers de sociétés regroupant hommes, femmes et enfants par dizaines de milliers. Ils ont créés des centaines de milliers de chansons souvent transmises uniquement oralement par des goguettiers ne sachant ni lire ni écrire. Rien qu'à Paris vers 1836 on dénombrait 480 goguettes.
Les œuvres créées le furent en français et également en patois. La plupart n'ont pas été conservées. Il en subsiste encore des milliers.
Il y eu des goguettiers célèbres comme Paul Émile Debraux, Louis Charles Colmance ou Alexandre Desrousseaux. Et aussi des célébrités qui furent goguettiers comme Gustave Courbet, Charles Baudelaire ou Édouard Manet.
Des chansons célèbres sont issues des goguettes comme « Fanfan la Tulipe », « Je veux revoir ma Normandie » ou « le P'tit Quinquin ». D'autres furent préservées grâce aux goguettes comme « l'Internationale » d'Eugène Pottier.
Depuis 130 ans environ on peut voir répéter le propos suivant : « les goguettes étaient des foyers d'agitation révolutionnaire ouvrière et ont disparues après 1851 victimes des mesures répressives du Second Empire ».
La vérité est toute autre. Les goguettes ont regroupé toutes sortes de gens. La plupart des chansons des goguettes n'étaient pas politiques. Ces sociétés ont continué à exister bien après 1851. Au moins une goguette existait à Lille dans les années 1950 et une autre à Paris dans les années 1960. Il en existe encore aujourd'hui. Il y eu bien sûr des goguettes politisées interdites et des goguettiers emprisonnés sous la Restauration et le Second Empire. Mais il s'agit là seulement d'un chapitre de ce mouvement festif et chantant de masse. Il témoigne de ce que quand un très grand nombre de gens fréquentaient les goguettes, ceux qui étaient politisés s'y retrouvaient aussi, que ce soit pour leur plaisir ou pour propager leurs idées politiques.
Se réunir pour chanter des chansons et se distraire un soir par semaine en petit groupe forme la base-même de l'organisation festive et carnavalesque. Le rôle des goguettes a été essentiel et l'est encore pour le Carnaval qui a besoin d'une base organisée pour exister et perdurer. Quand on fait la fête une fois par semaine durant toute l'année, quoi de plus naturel que de s'insérer ensuite quand elle vient dans la folie du Carnaval ?
Les « sociétés philanthropiques et carnavalesques » de Dunkerque et sa région base des immenses carnavals de Dunkerque et alentours sont des goguettes. Exceptées quelques-unes, elles regroupent toutes moins de 20 membres. Leur caractère familial assure leur solidité. Quand on est moins de 20 on sait ce qu'on fait, où on va, on évite les dérives et on n'a pas besoin de beaucoup de moyens pour fonctionner.
Du temps où les goguettes étaient nombreuses à Paris, par exemple dans les années 1820-1860, le Carnaval était immense.
Ayant pris l'initiative de la renaissance du Carnaval de Paris en 1993, Basile Pachkoff a retrouvé en mai 2010 le rôle essentiel de celles-ci dans cette grande fête. Pour faire revivre pleinement le Carnaval il faut renouer avec ce passé.
Et d'abord en s'informant : Basile, sous le pseudonyme de Basilou, a ajouté aux dizaines d'articles qu'il a écrit dans Wikipédia sur la fête et le Carnaval un article « Goguette » et un certain nombre d'autres articles ayant trait à ce sujet.
Lisez-les. Ils sont référencés au chapitre « Création d'articles », « Goguettes » sur sa page d'utilisateur dans Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Utilisateur:Basilou
Alexandra Bristiel la compagne de Basile a créé à Asnières-sur-Seine le 18 juin 2010 une nouvelle goguette, la « Goguette des Jardiniers », à laquelle Basile participe et dont le blog est : www.goguette-des-jardiniers.blogspot.com
Alexandra et Basile vous invite à créer, partout où vous êtes, des goguettes formées de 19 membres maximum, pour vous retrouver à chanter dans la joie et la bonne humeur. Et à venir ensemble faire la fête au Carnaval de Paris et au Carnaval des Femmes à Paris.
Ces deux cortèges de Carnaval dont Basile est à l'origine de la renaissance et dont aujourd'hui Alexandra est la responsable ont chacun leur site : www.carnaval-paris.org et www.carnaval-des-femmes.org.
Basile Pachkoff
Paris le 24 octobre 2010
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